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Un déjeuner du bout des doigts au refuge de Patiras

29 juillet 2013
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 Un samedi de juillet. Point météo : c’est décidément la saison des extrêmes. La pluie a inondé juin, le soleil a brûlé juillet et les orages ont fait vibrer ces trois derniers jours. Aujourd’hui le ciel est chargé, mais la luminosité explose et les paysages, les objets perdent leurs contours. Les vacances commencent. Besoin de faire une pause,
besoin de s’évader pour bien marquer le changement de rythme.
Le temps d’une parenthèse suspendue entre deux eaux, nous embarquons grâce à Gens d’Estuaire* pour l’Ile de Patiras avec homme et enfant, pour un déjeuner « du bout des doigts » au coeur du refuge.
Un refuge. Le mot est bien trouvé. Sur l’estuaire de la Gironde, entre Pauillac et Blaye, le phare de Patiras domine les eaux sableuses et changeantes. A ses pieds, le refuge d’acier, paisible et hors du temps, accueille les visiteurs autour d’un déjeuner.
Nous sommes sur une île. Point de tout-à-l’égout ni d’éboueurs. Tout doit être pensé, optimisé, recylé. Au pied du phare, pas de boutique de souvenirs, juste une rangée de transats vert anis appelant à la sieste.
On y déambule, on s’en imprègne, on se met au diapason du vent dans les roseaux, on déconnecte.
Le déjeuner commence. Un verre de Marquise dans une main (savant mélange rafraîchissant de vin blanc, citron, eau pétillante et sucre), un gaspacho de melon dans l’autre. Point de couvert donc, juste dix petits ustensiles « maison » agiles et avides de saveurs pour s’attaquer aux mets.

Du bout des doigts, on deshabille l’artichaut de Macau que l’on trampote dans la mousseline jalousement contenue à l’intérieur, on l’effeuille lentement et on finit par engloutir son coeur moelleux et tendre. Déjà les doigts s’affolent, ils se réveillent, se dégourdissent, comme habités d’une vie propre. Ils s’agitent en voyant le tartare de maigre, agrippent le beignet d’épinard au parmesan, s’imbibent de magret mariné à l’orange aux noix croquantes. Le foie gras en gelée de vin rouge laisse la place aux cuisses de caille juteuses. On en redemande, les bouchées s’enchaînent, les doigts s’enflamment.
Un regard alentour, les eaux nous cernent. Le phare nous appelle. On y grimpe, l’estuaire nous entoure à 360°. A l’ouest on aperçoit les vignobles des Grands Crus du Médoc, les îles alentour, Margaux, Paté. On devine Bordeaux au sud, et l’embouchure de l’estuaire au nord. La tête nous tourne.
Le dessert nous attend au jardin. Les doigts ont compris eux. Ils s’agitent à nouveau, insatiables. Mignardises, douceurs, gourmandises. Nos vaillants petits guerriers commencent à se détendre, repus. Le temps de fermer l’oeil, l’esprit s’échappe un instant. Retour au refuge. Le bateau est là. On embarque à nouveau, on ferme la parenthèse enchantée et on foule la terre ferme, les doigts engourdis, l’esprit léger, prêt à affronter sereinement la suite.
Déjeuner « du bout des doigts » à Patiras, tous les samedis jusqu’au 26 octobre au départ de Pauillac, 47 euros par adulte, 35 euros par enfant (5-12 ans). Pour découvrir l’ensemble des prestations proposées par Gens d’Estuaire, rendez-vous sur www.gensdestuaire.fr

* GENS D’ESTUAIRE est une agence réceptive à Bordeaux depuis 2008, spécialisée dans la destination « fleuve, îles et Estuaire de la Gironde ».GENS D’ESTUAIRE organise séjours et évènements dans la région de Bordeaux où chacun de ses atouts se dévoilent : le patrimoine et la gastronomie du Sud-ouest, le Médoc et ses Grands Crus Classés, St Emilion patrimoine mondial UNESCO, le Bassin d’Arcachon et sa dune du Pilat… avec comme lien le fleuve, « rivière de Bordeaux ».
Un concept innovant évoqué comme une « géographie émotionnelle ».
Ainsi de Bordeaux à Cordouan, entre îles oubliées et vignobles de renommés, se dévoilent des rencontres atypiques qui redonnent à la « voie fleuve » ses lettres de noblesse.

Merci à Syméon Gurnade, Guillaume de Mecquenem, Julien Marcotte et Philippe Lacourt pour leur engagement, leur dynamisme et leur amour du fleuve.

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